Newsletter n°5 - 2016

Actualités des Signes de l'arc

Concours de harpe des Lyres et des Arts 2017

Pour la deuxième année consécutive, notre association Les Signes de l’arc est partenaire du concours de harpe « Des Lyres et des Arts », organisé sous la responsabilité de Ghislaine Petit-Volta au CRR de Paris le 1er avril 2017.
Les fiches d’inscription sont disponibles sur le site du concours : http://concoursdeslyresetdesarts.e-monsite.com/

Ouvert à tous les niveaux, le programme comporte une œuvre imposée et une œuvre au choix du candidat. Les œuvres imposées sont des pièces de compositeurs vivants que les candidats seront invités à rencontrer lors de master classes que nous proposons en amont du concours, les 4 et 5 février 2017. Pour participer aux master classes, veuillez-vous inscrire auprès des Signes de l’arc, au plus tard le 21 janvier 2017. Concernant l’œuvre au choix, toutes les propositions musicales, quel que soit le style, sans a priori, sont les bienvenues.
Vous retrouverez toutes les informations sur notre site, rubrique Concours : www.lessignesdelarc.org

Listes des morceaux imposés

HL = Harpe à leviers
HP = Harpe à Pédales

D1 – HL Éléphantesque, d’Arnaud Petit (www.lessignesdelarc.org)
D2 – HL et HP 7 Miniatures japonaises, de Graciane Finzi (www.lessignesdelarc.org)
P1 – HL Nuvens, d’Aurélio Edler-Copes (www.lessignesdelarc.org)
P2- HL et HP Un chat, une licorne… de Marie-Hélène Fournier (www.lessignesdelarc.org)
E1Songs for a harp-player, de Gilbert Delor (L’Instrumentarium)
Une pièce au choix : There are not enough caresses given, Things never remain the same, ou Thanks
E2Sanza, extrait des Cinq pièces pour harpe, de Bernard Cavanna (www.editionsagite.net et www.bernard-cavanna.com, rubrique Score)
M1- Le chemin, de Philippe Nahon (Misterioso – accompagnement sonore à télécharger sur www.lessignesdelarc.org)
M2Anja, extrait des Cinq pièces pour harpe, de Bernard Cavanna (www.editionsagite.net et www.bernard-cavanna.com, rubrique Score)
Diplôme « Des Lyres et des Arts » - CEM Retour sur paysages, d’Emmanuel Ducreux (Harposphère)

Harpes au présent 2017

L'association les Signes de l’arc est heureuse de vous annoncer que la 4ème édition de Harpes au présent aura lieu dans les Yvelines, au CRD de Mantes-la-Jolie le samedi 4 mars 2017 à 15h30.
Ce projet inter-conservatoires autour du répertoire contemporain pour et avec harpe invite les élèves harpistes du département des Yvelines de tous niveaux, jouant sur harpe à leviers, harpe à pédales ou harpe électrique, et les professeurs, à interpréter des œuvres solo ou de musique de chambre. Venez nombreux !

Nouvelles partitions sur la boutique

De nouvelles partitions pdf sont disponibles dans notre boutique en ligne :

Eléphantesque d'Arnaud Petit (débutant 1)
7 miniatures japonaises de Graciane Finzi (débutant 2)
Nuvens d'Aurélio Edler-Copès (préparatoire 1)
Un chat, une licorne... de Marie Hélène Fournier (préparatoire 2)
J’enrage d’Hélène Breschand
Nuits blanches d’Hélène Breschand pour 2 harpes

Venez les découvrir sur www.lessignesdelarc.org, rubrique Boutique !


Prix Vedrarias 2017

Les Signes de l'arc vous informe de l'ouverture d'un concours de composition consacré au duo flûte(s) et harpe : le Prix Vedrarias 2017.

Objectif du concours :
Composer une œuvre inédite d'une durée de 8 à 9 minutes pour le duo flûte(s) et harpe. A la flûte traversière habituelle pourront être associées les flûtes piccolo, alto ou basse
Calendrier :
Date limite de retour des partitions candidates le mercredi 23 novembre 2016. Résultats de la sélection des 3 œuvres finalistes le dimanche 5 décembre 2016.
Finale publique le dimanche 12 mars 2017 17h au Moulin de Grais, Verrières-le-Buisson (91) avec interprétation des œuvres finalistes par un ensemble partenaire spécialisé dans la création contemporaine, délibération du jury, vote du public et remise des prix.

Toute demande d’information pratique, technique, artistique doit être faite par le site du concours qui répondra dans les meilleurs délais.
https://vedrarias-musique.org/content/annonce-du-concours-2017
Musiciens et compositeurs, à vos plumes pour laisser libre cours à votre imagination !


Portrait : Karl Naegelen

Aurélie Saraf / Karl Naegelen

Aurélie: Nous nous sommes rencontrés en 2007/2008. Le festival Why note à Dijon m'avait commandé un solo et j'étais à la recherche de pièces nouvelles. J'ai programmé Nostalgia pour harpe et bande.
Karl m'a ensuite proposé de travailler ensemble sur la création musicale d'Une saison en enfer d'Arthur Rimbaud pour un récitant/comédien, une voix (chant/ voix parlée), percussions et harpe. Nous avons travaillé pendant près d'un an et demi sur cette mise en musique du texte et sur le rapport entre la création musicale et la musicalité du texte. Ce travail et cette façon de procéder a non seulement été nouvelle pour moi (et pour nous tous je crois) mais elle a été extrêmement importante dans mon rapport à la création. Karl est parti de nos propositions, nos improvisations, nos gestes musicaux pour construire ensemble la musique et le rapport texte/musique. Il y a dans sa musique un rapport à l'espace et au temps qui est primordial.
Dans le travail sur le spectacle Émile dans la nuit pour flûtes, harpes et marionnette nous avons procédé ensemble sur la construction de la dramaturgie par le son, les espaces sonores et poétiques en cherchant des mélanges entre les modes de jeu de la flûte et les différentes préparations et autres scordatures de la harpe.
Site web d'Aurélie Saraf

Entretien avec Karl Naegelen

Les signes de l’arc : qu'est-ce qui a motivé votre choix de la harpe ?

Karl : Il y a le son bien sûr... La harpe reste un instrument qui exerce une grande fascination, en partie due à la résonance extraordinaire qu’elle produit – j’ai encore pu m’en rendre compte quand j’ai vu les yeux brillants de ma fille de 5 ans, la première fois qu’elle a fait sonner les cordes d’une harpe. Pour ma part, j’aime travailler sur le timbre, et la harpe possède de multiples facettes sonores, notamment préparée. Mais ce sont aussi les rencontres humaines qui expliquent que je reviens souvent à certains instruments. La collaboration avec Aurélie Saraf ces dernières années a été déterminante.

LSDA : qu'est-ce que vous recherchez avec l'utilisation d'objets (harpe préparée) ?

Karl : Il me semble que les préparations tirent la harpe vers une sorte d’ailleurs instrumental, tout en préservant son identité (il y aurait grâce à certaines préparations une harpe-sanza, une harpe-guiro (racloir), une harpe-cloche, etc). Dans ma pièce Rough edge par exemple (pour harpe et violoncelle, dédiée à Julie Sgarro), la harpe est jouée au début en étouffant les cordes. Or, la vitesse extrême de glissés qu’on peut avoir sur l’instrument crée ce son de guiro « géant » qui crée un halo bruitiste dans lequel le violoncelle peut s’épanouir. Mais un peu plus loin dans la pièce c’est au contraire l’aspect résonnant qui est mis en valeur : des sons de cloches très denses, puis des sortes de cris étranges suivis de sons infimes de boîte à musique... Toutes ces facettes réunies dans un seul instrument (et donc la possibilité de passer de l’une à l’autre de manière fluide ou abrupte dans une composition), c’est sans doute cela qui me fascine dans l’instrument préparé.

LSDA : écrivez-vous pour un interprète donné ou pas forcément ? L'interprète a-t-il un rôle dans votre processus d'écriture ?

Karl : En général, j’aime écrire pour telle ou telle personne. C’est très important pour moi car comme pour toute relation humaine, c’est souvent dans une lente construction, dans un cheminement, que l’on finit par inventer des choses intéressantes, pertinentes. Par exemple avec Aurélie, nous avons collaboré à des projets très variés et nous avons une sorte de langage commun qui nous permet de nous comprendre très vite, être de plus en plus précis dans l’usage de certains modes de jeu. D’autre part, il y a cette envie commune de prendre le temps de l’exploration sonore : chercher, tester des sons, les mettre à l’épreuve, passer par l’improvisation avant l’étape de l’écriture. Tous les musiciens n’ont pas forcément envie de ce travail-là !...
Avec le collectif Umlaut dont je fais partie, nous avons créé une pièce collective appelée « Sillon ». J’aime imaginer que tout travail dans le champ du sonore consiste à creuser, patiemment et dans le frottement avec les univers sonores de chacun, un sillon.

LSDA : quel est votre prochain projet d'écriture ? avec harpe ?

Karl : Nous en parlions récemment avec Aurélie. Nous avons beaucoup de projets musicaux communs, et pourtant je ne lui ai jamais écrit de pièce solo. J’aimerais le faire prochainement, avec sans doute de nouveaux matériaux musicaux mais dont je n’ai pas encore idée aujourd’hui.
Sinon je travaillerai prochainement à une pièce pour les percussions de Strasbourg, « Ondée » - la percussion, autre territoire sonore fascinant.

Œuvres avec harpe de Karl Naegelen

- Nostalgia (2006) pour harpe/harpe celtique et bande
- Une saison en enfer (2011), d’Arthur Rimbaud, spectacle pour récitant/comédien, voix, percussions et harpe
Vidéo
- Rough edge (2002) pour violoncelle et harpe (Umlaut scores)
Extrait de la partition
- Rouages, battants (2015) pour voix, clarinette, violoncelle, piano et harpe.
Commande d’Aurélie Saraf pour les étudiants de son atelier de musique contemporaine du CRD de Bobigny
- Emile dans la nuit (2016) spectacle pour flûtes, harpes et marionnette
Teaser
Compagnie Azabache



Portrait: Gunnhildur Einarsdóttir

Gunnhildur Einarsdóttir - Biographie

Gunnhildur Einarsdóttir a commencé à étudier la harpe à l'âge de 13 ans en Islande. Après ses études secondaires, elle poursuit ses études avec Brigitte Sylvestre au Conservatoire National Supérieur de Paris et plus tard avec Sioned Williams, harpiste principale de l'Orchestre symphonique de la BBC à Londres. Elle a complété un baccalauréat avec distinction et une maîtrise en musique du conservatoire d'Amsterdam, où son professeur était la célèbre harpiste et pédagogue Erika Waardenburg. Au cours de ses études en Hollande, Gunnhildur Einarsdóttir s'est spécialisée dans la performance de la musique contemporaine mais a également assisté à des cours de harpe au Conservatoire Royal de La Haye où elle a appris à jouer de la triple harpe italienne sous la direction de Christina Pluhar. En décembre 2013, Gunnhildur Einarsdóttir a reçu son doctorat en musique à l'Académie Sibelius d'Helsinki. Sa thèse est un manuel pour compositeurs sur la notation et la technique contemporaines de harpe. La thèse est publiée en ligne sur: www.harpnotation.com

Avec le percussionniste Matthias Engler, Gunnhildur Einarsdóttir a fondé Ensemble Adapter en 2004. (www.ensemble-adapter.de). Ensemble Adapter est un ensemble germano-islandais pour la musique contemporaine basé à Berlin. Adapter est invité régulièrement à tous les grands festivals nordiques et européens de musique contemporain, producteur et coproducteur de plus grands projets interdisciplinaires. Les projets récents incluent la série de concerts Rotation in Berlin, une coopération avec le Neue Vocalsolisten Stuttgart et une production de musique par Franco Donatoni en collaboration avec le SWR et Deutschlandradio. Outre ses engagements avec l’Ensemble Adapter, Gunnhildur Einarsdottir est invitée par de nombreux ensembles et orchestres contemporains tels que Ensemble Modern, Ensemble Recherche, Ensemble Mosaik, Caput Ensemble, Bayerische Staatsorchester, Orchestre Symphonique islandais et autres..

Gunnhildur Einarsdóttir a créé un grand nombre de solos et de musique de chambre pour la harpe et continue d'encourager les compositeurs à écrire pour la harpe de façon novatrice. Depuis 2010, Gunnhildur Einarsdóttir est membre du Brandt Brauer Frick Ensemble, un groupe techno acoustique, et a visité de grands festivals de musique pop en Europe, aux États-Unis et au Royaume-Uni.

Gunnhildur Einarsdóttir est le professeur de harpe du cours d'été international pour la nouvelle musique à Darmstadt depuis 2014, et à l'été 2017, elle rejoindra la faculté d'enseignement de l'Académie du Festival de Lucerne.


Crédit photo: Rut Sigurdardottir / Site web

Entretien avec Gunnhildur Einarsdóttir

Y at-il un style d'écriture de musique que vous aimez particulièrement?

Je travaille presque uniquement avec de la musique très récente ou des créations, de la musique solo au grand ensemble. La musique contemporaine est le style musical que j'aime le plus. J'aime aussi la musique de la Renaissance, et j'ai une harpe triple. Mais malheureusement, je n'ai pas le temps de la jouer très souvent. Et bien sûr, comme tous les harpistes, j'aime aussi Debussy et Ravel ...

Qu'aimez vous dans l'œuvre de la création ?

J'aime vraiment travailler avec les gens et j'apprécie de faire partie du processus dans l’élaboration d’une nouvelle pièce. J'aime essayer de comprendre ce que le compositeur veut et trouver des façons de faire bien sonner ses idées, et que cela fonctionne dans la partition, au sein de l’écriture de la partition. J’improvise quelquefois, mais je ne compose pas. Je me considère comme un scientifique plutôt qu'un inventeur. Le scientifique invente un nouveau matériel, mais il doit ensuite travailler avec un inventeur qui utilisera ces nouveaux outils, ce nouveau matériel.

Ce que vous pensez utile, important de transmettre aujourd'hui pour changer l'image et le répertoire de la harpe ?

Je pense qu'il est très important d'être ouvert et de penser en dehors du cadre. Pour toujours chercher des façons de faire fonctionner les choses. Je pense que la harpe a souvent l'image d’être inaccessible parce que les harpistes et les compositeurs sont trop occupés avec ce qui n'est pas possible de jouer à la harpe. L'accent doit plutôt être mis sur toutes les possibilités inexplorées de ce merveilleux instrument. Il s'agit de créer un bon dialogue entre harpistes et compositeurs. Les compositeurs doivent avoir la possibilité d'expérimenter leurs idées et ils ont besoin de harpistes créatifs et inventifs qui peuvent offrir des solutions plutôt que de longues listes de « tu dois » et « tu ne dois pas » !

Ce que vous aimez dans la transmission ?

Avec mon ensemble, Ensemble Adapter, nous essayons toujours de faire des concerts qui ont un flux harmonieux. Tout compte dans un concert ; le temps entre les pièces est très important pour nous, par exemple aller vite d'une pièce à l'autre, ne pas avoir de longues pauses entre les morceaux, etc. L'expérience du concert doit être agréable pour le public. Nous ne faisons aucun compromis dans le répertoire, nous jouons souvent de la musique contemporaine très pointue, mais nous prenons toujours soin de la mettre dans un bon cadre. Et je pense que cela joue un rôle important dans la transmission de la musique contemporaine. Créer une atmosphère d'intensité et de concentration, mais aussi d'ouverture et de plaisir.

Vous avez la même relation avec acoustique et électrique ?

Je n'ai pas de harpe électrique, mais je travaille beaucoup avec l'électronique dans mon ensemble. Nous travaillons assez souvent avec l'électronique Lo-fi, comme par exemple les pédales de boucles et les pédales d'effets de guitare, mais aussi avec l'électronique en direct. J'ai encore beaucoup à découvrir dans le domaine électrique, et j'attends avec impatience de le faire. Je joue dans un groupe Techno appelé The Brandt Brauer Frick Ensemble mais là je joue une harpe acoustique amplifiée. J’aime vraiment bien… jouer fort !

Quel est le contenu de la masterclass à Darmstadt ?

A Darmstadt, l'accent est mis sur l'expérimentation et l'innovation. Je fais une classe où les harpistes travaillent sur de nouvelles pièces écrites spécialement pour l'occasion par les étudiants de composition. Dans cette classe, nous avons également deux professeurs de composition qui donnent aussi leur avis. Il est très intéressant de voir les pièces évoluer sur deux semaines et d'apprendre à traiter les uns avec les autres. Les harpistes et les compositeurs ont été très heureux avec cette partie de l'atelier.
Dans la classe de harpe, nous travaillons également sur le répertoire important de la harpe contemporaine. Cela va de Berio, Donatoni à Jennifer Walsche et Simon Steen-Andersen. J'essaie toujours de faire venir les compositeurs qui sont présents à Darmstadt pour donner un atelier sur leurs œuvres. Cette année, par exemple, nous avons eu un grand atelier avec Georges Aperghis sur Fidélité et avec Mark André sur Un-Fini I. Par ailleurs, nous expérimentons des sons, aussi bien des préparations sur la harpe qu’avec l'électronique; et passons beaucoup de temps ensemble à travailler et à discuter de nouvelles musiques. Le prochain festival sera en 2018 et j'espère que j'aurai de nouveau des étudiants aussi inspirants et fantastiques. (Quelques images de l'année dernière peuvent être trouvées sur: www.facebook.com/darmstadtharpclass)

L'été prochain, en août 2017, je vais rejoindre la faculté d'enseignement de l'Académie du Festival Lucerne. J'ai vraiment hâte de travailler avec les harpistes sur des programmes de concerts très intéressants menés par Matthias Pintscher et Heinz Holliger.

Quelques liens vers des morceaux:

Destroy Rease Improve de Paul Frick pour harpe, precussion et dia projektor Lien youtube

Zimmer I-III (2013) par Sarah Nemtsov pour harpe, chaos pad, flûte, clarinette et quatuor à cordes (enregistrement sur CD sera bientôt publié sur Wergo)
Lien Youtube

Urðabrunnr (2016) de Wieland Hoban pour 4 harpes et ensemble. Créée à Donaueschingen 2016 avec ensemble recherche
Lien Soundcloud


Dossier: la harpe électrique

Les harpes électriques

Harpe électrique, harpe électroacoustique et harpe électrique-acoustique : différentes harpes et plusieurs dénominations qui ne sont pas toujours bien utilisées. Voici quelques explications pour bien définir ces harpes électriques et leur fonctionnement.

Harpe électroacoustique

Une harpe électroacoustique est une harpe acoustique amplifiée grâce à des capteurs externes, des micros qui peuvent être installés sur toutes les parties de la harpe (table d’harmonie, caisse de résonance, colonne…). Ceux-ci sont reliés à un système d’amplification, une table de mixage ou un boitier de contrôle. Toute harpe à pédales ou celtique peut être amplifiée de cette manière. La harpe électroacoustique se différencie de la harpe électrique-acoustique sur laquelle des capteurs sont installés à la base de chaque corde amplifiant ainsi directement le son de chacune des cordes.
N.B : le terme « électroacoustique » est cependant souvent employé pour désigner une harpe électrique-acoustique.

Harpe électrique

La harpe électrique est une harpe sans caisse de résonance ni table d’harmonie, équipée d’un microphone piézo-électrique à la base de chaque corde. Les registres grave et aigu sont séparés par une sortie mono/stéréo. Un interrupteur situé au-dessus de la prise de sortie permet de passer d’un mode à l’autre. Ces harpes électriques ont vu le jour dans les années 1970-1980 notamment grâce au musicien Alan Stivell, harpiste celtique. Avec l’épanouissement de la vague « folk rock », l’amplification de la harpe devenait indispensable notamment lors des concerts.

Différents modèles de harpes à leviers électriques existent aujourd’hui : par exemple, l’« Électroharpe » de Camac qui existe en 30, 32 ou 36 cordes ou la « Silhouette » de Lyon & Healy. La structure de ces harpes est en bois ou en carbone (plus léger) et elles peuvent être maintenues près du corps par un harnais facilitant les déplacements en position debout. La harpe électrique à pédales existe également. Cependant, le développement de la harpe électrique-acoustique ouvrant un champ plus large, elle est aujourd’hui moins utilisée.

Harpe électrique-acoustique

La harpe électrique-acoustique est une harpe qui peut être jouée en acoustique sans amplification, légèrement ou fortement amplifiée ou associée à un équipement électroacoustique. Cette harpe possède une caisse de résonance et une table d’harmonie lui permettant de sonner en acoustique. Comme pour la harpe électrique, un micro est installé à la base de chaque corde dans une barre en bois, qui est placée au milieu de la table. Il est possible d’associer une table de mixage et un processeur d’effets à la harpe électrique-acoustique. L’utilisateur peut paramétrer de nombreux effets, les programmer, les combiner et les enregistrer. Au cours d’une pièce, pour passer d’un effet à l’autre, le harpiste appuie sur une pédale branchée au processeur. Les premières harpes électriques-acoustiques ont été créées dans les années 1970. Différents modèles à pédales ou à leviers existent aujourd’hui : La Blue harp (Camac), les harpes Echo et Egan (Salvi), le modèle Style 2000 Electroacoustic (Lyon & Healy) par exemple.

Style 2000 Electroacoustic (Lyon & Healy) Big Blue 47 (Camac)


Entretien avec Rafaëlle Rinaudo



Les signes de l'arc : As tu la même relation avec l'acoustique et électrique?

Rafaëlle Rinaudo: Absolument pas ! Avec la harpe électrique j'ai le même rapport qu'à la composition électroacoustique. Gràce à la captation et à l'amplification du son je peux porter tout haut des sons qui sont généralement tous bas. Frottés, souffles, timbres qui sont issus de diverses "préparations" de l'instrument.
Une palette de sons incroyable s'offre à moi, et c'est pour cela que je préfère sans commune mesure la harpe électrique.

LSDA: Es tu électrique ou électronique ?

R.R. : Les deux ! j'ai commencé l'électrique dans la classe d'improvisation générative d'Alexandros Markéas du CNSMDP, car j'étais entourée du groupe composé de saxophonistes, percussionnistes, batteurs, pianistes, bassistes électriques...difficile dans un grand ensemble d'avoir une grande palette sonore j'avais sans cesse l'impression de jouer dans des nuances très fortes. Avec la harpe électrique j'ai pu passer au dessus de ce problème sonore, et commencer un travail sur le son et son amplification comme un guitariste électrique. j'ai adoré faire ça !
Ensuite j'ai rajouté de l'électronique mais via un ordinateur pour pouvoir me servir en temps réel d'instruments virtuels et améliorer le looper que j'avais.
Je suis actuellement artiste résidente à Mains d'Oeuvres pour développer un projet autour du rapport électrique et électronique avec le créateur sonore et ingénieur du son Jean Francois Thomelin (+ d'infos)

LSDA: Les compositeurs écrivent ils pour la harpe électrique ? Quel genre d'écritures ?

Des écritures assez libres qui me demandent de savoir me placer rythmiquement et sonorement et faire sonner la harpe dans un ensemble où n'est pas forcément admise d'habitude (Ex : COAX Orchestra 2 guitares électriques/Basse/Batterie/Clavier/Sax/Trompette) la harpe électrique m'a permis d'intégrer mon instrument dans des styles de musique que j'affectionne et qui étaient jusqu'alors difficile d'accès...

LSDA: Dans tes compositions, comment écris tu ?

J'ai la culture "électroacoustique" quand j'écris je pense aux figures sonores, aux liens entre les attaques, les résonances des sons plus qu'à l'harmonie ou au son de la harpe.

LSDA: Que penses tu d'utile, d'important de transmettre aujourd'hui pour changer l'image et le répertoire de la harpe?

ahaha j'aime bien ta question... la première image contre laquelle il faut lutter c'est cette histoire de princesse qui colle à la peau des harpistes non ? :-)
je pense que il est important aujourd'hui de donner aux jeunes des vocabulaires harpistiques différents... par exemple le placement rythmique : je ne parle pas du placement rythmique que l'ont peut jouer dans la musique contemporaine mais bien de celui dont on peut avoir besoin dans des musiques plus populaires free / Jazz / Electro / Traditonnel (nouvelles musiques traditionnelles). La harpe a un potentiel rythmique très important et savoir trouver sa place dans un groove est difficile si on n'a ni le vocabulaire ni l'expérience des particularités de l'instrument.


Nikolaz Cadoret, mémoire sur la harpe électrique

Nikolaz Cadoret est un musicien aux multiples facettes, et professeur au CRR de Brest où il enseigne les musiques tradtionnelle, classique et l’improvisation. Dans le cadre de sa formation au CA, au CNSM de Paris, il s’est intéressé à la harpe électrique, instrument qu’il utilise dans ses concerts (Duo Descofar, JeanJeanne), dans ses cours et ses ateliers. Il a écrit un mémoire très complet et très intéressant « la harpe électrique, pour quoi faire ? » et nous propose ses réflexions pour la construction d’une pédagogie pour la harpe électrique.

En voici le résumé :

"Ce mémoire traite de la harpe électrique et de la nécessité ou non de construire une pédagogie adaptée pour cet instrument. Dans une première partie, après avoir élaboré une définition opérationnelle de cet instrument et brossé son historique, on tâchera d’en dégager les spécificités, tant sur un plan organologique qu’acoustique et ergonomique, qui pourraient avoir des conséquences dans le champ pédagogique.
Dans une seconde partie, on établira un état des lieux de la harpe électrique au travers des discours accessibles, du répertoire écrit et de questionnaires et entretiens adressés à plusieurs pédagogues de cet instrument, afin de vérifier la validité et la pertinence des spécificités de l’instrument dégagées en première partie.
Enfin, dans une troisième partie, on observera au travers de trois séquences d’enseignement effectuées sur le terrain, la réalité de la pratique pédagogique de la harpe électrique et l’on tâchera d’en dégager quelques grands axes qui semblent bel et bien fonder une pédagogie spécifique de l’instrument."

Vous pouvez télécharger la totalité du mémoire ici.


Concours de harpe en Slovénie

Du 3 au 6 novembre dernier se tenait la quatrième édition du concours international organisé par la Slovene Harp Association à Velenje. La particularité de ce concours est qu’il propose plusieurs catégories dont certaines ouvertes aux harpes à leviers ou classiques électriques ou électroacoustiques.
Pour plus d’informations et les résultats du concours suivre le lien suivant : http://www.drustvo-harfistov.si/


La harpe électrique - conclusion et ouverture

La harpe électrique est un nouvel univers multiforme qui s'ouvre ; en effet chaque musicien/harpiste a une façon absolument personnelle de s'en emparer. De plus la variété des instruments et des techniques (pédales, rack d'effets, ordinateur, signal midi ou audio, etc.) permet une ouverture et une diversité vertigineuse. Présente dans des environnements et des esthétiques multiples, la harpe électrique révolutionne l'image visuelle et sonore de la harpe.



Nouveauté web

Isabelle Daups

Le site internet d’Isabelle Daups www.isabelledaups.fr présente plusieurs de ses enregistrements d’œuvres dont elle est la dédicataire, pour et avec harpe ou harpe à leviers. Dans l’onglet Ecouter, vous pourrez entendre plusieurs pièces rarement jouées car méconnues dont :
Elytres de Régis Campo (Ed. Henri Lemoine)
De l’oubli s’éveille d’Ivan Bellocq (Ed. Harposphère)
Sherbrooke de François Rossé (Ed. CPEA)
Aquaclock d’Ivan Khaladji (Ed. du compositeur)

Belle découverte musicale à tous !



Dernières créations

Cet été, deux créations autour de la harpe sont à souligner. Une pièce de Philippe Hersant pour harpe et quatuor à cordes ainsi qu’un concerto pour harpe et orchestre de Kaija Saariaho.

Usher de Philippe Hersant, écrit pour Isabelle Moretti et le quatuor Hermès (commande de Jakez François), a été créé le 5 Juillet 2016 à l’Abbatiale de St Jean aux bois, au cours du Festival des Forêts.
Cette nouvelle œuvre est inspirée par la nouvelle d’Edgar Poe La chute de la maison Usher. Selon le compositeur (propos recueillis par Jean-Guillaume Lebrun pour le site concertclassique.com), la pièce dresse un portrait musical du personnage principal, Roderock Usher, incarné par la harpe, cet homme étrange qui souffre d’une sensibilité exacerbée de tous les sens, et tout particulièrement de l’ouïe. La pièce est également un hommage à l’opéra du même nom mais resté inachevé de Claude Debussy, inspiré de la même nouvelle d’Edgar Poe.

Trans de Kaija Saariaho, écrit en 2015 pour Xavier de Maistre et l’Orchestre Symphonique de Tokyo, a été créé le 30 Août 2016 au Suntory Hall de Tokyo sous la direction de Ernest Martinez-Izquierdo.
La compositrice a déjà beaucoup écrit pour la harpe que ce soit dans un répertoire soliste, de musique de chambre ou dans l’orchestre. Ce fût pour elle un nouveau défi que d’écrire un concerto pour cet instrument. Soucieuse de l’équilibre entre la harpe et l’orchestre, K.Saariaho explique dans ses notes de programme que la musique se concentre plutôt sur différents types de dialogues entre l'instrument solo et les différents groupes instrumentaux afin de permettre à la harpe d’avoir son espace. La pièce est composée de trois mouvements incluant chacun une cadence parfois accompagnée par d’autres instruments. Elle a souhaité explorer dans la pièce les nombreuses possibilités de glissandi, d’attaque, ainsi que les résonances et le grand registre de l'instrument.
Il est possible de visualiser la partition en suivant ce lien : Lien vers la partition



Quelques concerts

Tenez-nous au courant de vos créations ! lessignesdelarc@gmail.com

18 novembre 2016 à 20h30 – MONTREUIL (93)

DOM LA NENA / LAURE BRISA
Maison Populaire de Montreuil, 9 bis rue dombasle - 93100 MONTREUIL + d'infos

23 novembre 2016 à 19h – LIEGE (Belgique)

Simplexity la beauté du geste de Thierry de Mey pour 5 danseurs et 5 musiciens
Frédérique Cambreling et l’ensemble Intercontemporain
Théâtre de Liège, salle de la Grande Main (Belgique)
+ d'infos

25 novembre 2016 à 20h – PARIS

Giacinto Scelsi (Okanagon), Tôn-Thât Tiêt (Trois Intermezzi), Marc Tallet (Éolorène) par Jean-Edmond Bacquet (contrebasse), Antoine Berquet (basson), David Outtier (percussions), Kazuko Hiyama (piano), Laurence Bancaud (harpe), Marc Tallet (direction)
Conservatoire Francis Poulenc, 11 rue La Fontaine, 75016.

9 décembre 2016 à 20h30 - PARIS

« Poppe music » Au programme : œuvres de Pascal Dusapin, Agata Zubel et Enno Poppe
Ensemble Intercontemporain avec Frédérique Cambreling à la harpe
Philharmonie de Paris
+ d'infos

9 décembre 2016 - PARIS

Semaine de diffusion "Les 1001 vies du contes ou le voyage amoureux", spectacle autour de la musique traditionnelle et des contes de Henri Pourrat.
Rafaëlle Rinaudo à la harpe. CMA 18, 29 rue Baudelique 75018.

9 et 10 décembre 2016 - MONTPELLIER (34)

Rencontres « Flûte et harpe Contemporaines » au CRR de Montpellier. Master class, conférence, créations et concert sont au rendez-vous. Toutes les infos (horaires, lieu, programme).
Le concert comprendra des créations pour flûte et harpe de:
Manon Briau, Jean-Baptiste Estévenin et Sami Nasrin avec les élèves du conservatoire de Montpellier.
Création de Wüstenfarben de Andreas Wagner avec le trio Dautry : Camilla Hoitenga, flûte - Antoine Dautry, alto - Héloïse Dautry, harpe

14 janvier 2017 à 19h - PARIS

BRUIT
Philharmonie, Paris
Ensemble 2E2M. + d'infos

24 janvier 2017 à 20h - PARIS

OUVRIR LA VISION : Clara MAIDA: Web studies (création)
Ensemble 2E2M
Auditorium Marcel Landowsky, CRR rue de Madrid, Paris + d'infos

3 février 2017 - STUTTGART (Allemagne)

Festival ECLAT / Clara MAIDA: Web Studies
Ensemble 2e2M

14 mars à 20h - BUC (78)

Création de Harpogriffe. Spectacle pour 3 harpes et 2 musiciennes: Aurélie Barbé et Hélène Breschand.
Château de Buc, rue Louis Massotte.


Contact

Rédaction et mise en page : M. Aubat-Andrieu, L. Bancaud, A. Barbé, H. Breschand, E. Labaume.

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